Le terme « empowerment » est né aux États-Unis dans le contexte des mouvements d’émancipation des années 70 : Black power, féminisme… Il puise son inspiration dans des pensées aussi variées que le gandhisme ou le freudisme. Il renvoie à des notions telles que la capacité des individus et des collectivités à s’autodéterminer. Dans les années 80, les travailleurs sociaux canadiens ont repris ce terme sous l’angle psycho-social. Il définit un processus de changement au cours duquel l’individu développe sa capacité à agir sur son environnement. Le bénéficiaire prend part activement aux transformations vécues pour faire évoluer sa situation. Le terme empowerment a ainsi évolué traversant les époques et les frontières.
Né au cœur des mouvements contestataires de transformation sociétale, il décrit aujourd’hui un processus individuel d’accomplissement personnel. L’empowerment abordé sous l’angle du pouvoir d’agir trouve tout son sens dans le domaine du handicap.
Plusieurs collectifs œuvrent depuis de nombreuses années pour une société inclusive. La Loi du 11 Février 2005 « pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » marque un tournant dans la conscience collective. Il reste à développer les dispositifs appropriés pour répondre aux exigences contenues dans ce texte. Il est nécessaire d’accompagner le processus de changement qui permet au bénéficiaire d’agir sur sa situation. Actuellement, la prise en charge des personnes en situation de handicap se fait selon des procédures standards régies par une logique institutionnelle. Le système ne permet pas de prendre en compte les particularités propres à chaque situation. L’ambition du dispositif « zéro sans solution » lancé le 1er janvier 2018 par Sophie Cluzel, Secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées, nécessite d’étoffer l’offre d’accompagnement pour permettre une inclusion en milieu ordinaire dès que cela est possible.